Archéologie et céramique
Géologue de formation, Benjamin Gehres a poursuivi ses études en archéologie à l’université Aix-Marseille, puis de Rennes. Il s’est dès lors intéressé aux matériaux et sa rencontre avec Guirec Querré (CReAAH) pour son master d’archéologie, l’a amené à questionner les matières premières des céramiques dans les îles bretonnes, problématiques qu’il a pu approfondir durant sa thèse.
Il a par la suite réalisé 5 post-doctorats ayant comme fil rouge l’étude des matériaux et les savoir-faire artisanaux. Le premier axé sur les problématiques économiques dans le programme AUREUS, au travers de l’analyse chimique des monnayages en or antique et des mouvements de stocks d’or par LA ICP MS au laboratoire de l’IRAMAT-CEB à Orléans. Par la suite dans le cadre de l’ANR CIMO sur les céramiques du Néolithique ancien, il a questionné les critères de sélection de la matière première par les potiers au travers d’approches mécaniques au laboratoire du CEMEF à Sophia-Antipolis. Il a ensuite réalisé deux post-docs à l’étranger au laboratoire d’archéologie de l’Université de Genève. Enfin, il a réalisé un post-doctorat au laboratoire des musées de France C2RMF, où il a conduit les analyses chimiques des ors et des argents de la tombe à char gauloise de Lavau. En parallèle, il a mené plusieurs programmes d’analyse portant sur les matériaux céramiques, à Belle-Île-en-Mer, en Alsace, ou encore en Belgique.
Sa recherche questionne l’influence de la stratification sociale sur la diffusion et l’adoption des traditions techniques de la chaîne opératoire de production des céramiques, et les systèmes économiques. Elle prend place au sein des populations de l’Europe de l’Ouest, du Néolithique à la fin du second âge du Fer (soit d’environ 5350 av. n.è. à 52 av. n.è.). Les organisations sociales ont suivi des phases de progrès et de régressions dans leurs stratifications, et dans la concentration du pouvoir. Ce phénomène va avoir un impact sur l’organisation et les développements des rapports socio-économiques des populations. En étudiant les productions céramiques et la diffusion des biens de ces groupes, il apporte de nouveaux éléments dans la compréhension de l’intrication entre les phénomènes socio-politiques et les diverses facettes de la vie quotidienne des populations.
Benjamin Gehres a été recruté en qualité de CR CNRS. Il rejoint donc l’équipe OTR (Origines, Transferts, Réseaux ; coordonnée par Grégor Marchand, Mikael Guiavarc’h, Elena Paillet, Damien Pesesse), ainsi que le plateau technique « Analyse des matériaux minéraux ».
Contact : benjamin.gehres@univ-rennes1.fr