
Le plus vieil humain de Bretagne (Mésolithique) a été découvert en 1985 à Quiberon. De nouvelles analyses montrent qu’il a été découpé et fragmenté intentionnellement…
[Source : blog de Grégor Marchand]
Grégor Marchand (CNRS, CReAAH, OSUR) et ses collègues archéologues ont longuement tourné, retourné et « tripatouillé » le plus vieil humain de Bretagne (un homme, une femme ?), découvert en fouille par Olivier Kayser à Quiberon en 1985. Plusieurs ossements humains ont été ainsi exhumés lors des travaux sur ce site au cours des années 1980 puis des années 2010 ; les ossements humains étaient éparpillés au milieu des déchets alimentaires, mélangés aux coquilles.
Il ou elle a vécu il y a 8200 ans avant nous (lire « Chronologie du second Mésolithique dans le Nord-Ouest de la France« ). L’individu, jeune, est-il mort à Beg-er-Vil à Quiberon (lire « Fin de fouille sur l’habitat mésolithique de Beg-er-Vil à Quiberon (Morbihan)« ) ou bien ailleurs ? L’analyse isotopique de l’os a montré qu’il ingurgitait beaucoup de produits issus de la mer.
La clavicule a été soigneusement découpée et décharnée, mais dans quel but ? Manger, honorer, célébrer, conserver une dépouille ?
Pour essayer de donner un sens à tout cela, les archéologues ont utilisé des technologies de pointe pour visualiser des traces anthropiques et les altérations naturelles. L’outil informatique a permis de quantifier, de prendre des mesures. Les chercheurs d’origine disciplinaires a priori éloignés – informaticiens, bioanthropologues, archéologues, tracéologues – ont appris à dialoguer : « c’était chaotique au début et bien chouette au final » dixit. Ça a pris des années d’interactions, mais au final ça valait le coup !
Alain-Herve Le Gall