Le costume de prince. Vivre et se conduire en souverain dans la Rome antique d’Auguste à Constantin, Rome, CEFR, 2021.
Philippe Le Doze (dir.)
Le livre étudie l’élaboration d’un archétype, celui du prince, d’Auguste à Constantin. Progressivement a été imaginé une sorte de « costume » qu’il fallait revêtir afin de paraître légitime et de mériter de figurer parmi les « bons princes ». Cet archétype correspondait à des contraintes et à des attentes auxquelles il fallait se conformer et qui étaient censées contre balancer la toute-puissance, juridiquement fondée,du prince. On peut évoquer à propos du prince une persona, c’est-à-dire un personnage de théâtre, un rôle qu’il se doit d’adopter et de jouer devant un public qui en est le juge. D’une certaine manière, le prince était amené à intérioriser des normes dont il n’était pas nécessairement l’auteur, et son comportement était soumis à la validation des populations de l’empire. L’élaboration de ces normes doit beaucoup au contexte largement expérimental (en dépit d’une rhétorique en grande partie ancrée dans le passé) qui a présidé aux débuts du Principat et à la lente évolution d’un régime de nature monarchique vers un régime pleinement monarchique où la personne du prince s’est très progressivement effacée, sans l’avoir jamais été complètement, derrière la fonction.